1er étage - Salle de la seigneurie et du château

La duchesse de la Meilleraye

Qui suis-je ? Je m’appelle Marie de Cossé-Brissac...

Je m’appelle Marie de Cossé-Brissac. Ma mère était Guyonne de Ruellan et mon père François de Cossé, duc de Brissac, Pair et grand panetier de France. Je suis née en 1621 au château de Brissac, dans l’actuel département de Maine-et-Loire, à quinze kilomètres d'Angers. Très jolie demeure, elle appartient encore à ma famille aujourd’hui.

J’ai trois sœurs et cinq frères.

J’ai rencontré Charles à Port-Louis. Mon père a demandé l’accord de Richelieu avant d’accepter le mariage. J’ai épousé Charles de La Porte alors que je n’avais que 16 ans, en 1637. Il était veuf et avait un jeune enfant. Ma dot a été de 400.000 livres (l’équivalent de plus de 7 millions d’euros) ainsi que le gouvernement de Port-Louis.

Nous n’aurons pas d’enfants et j’ai élevé celui de mon mari qui avait cinq ans.

Grâce au statut de mon mari, je deviens maréchale puis baronne de Parthenay en 1641, puis duchesse en 1663. Pour me faire plaisir il a fait décorer mon appartement à l’Arsenal auparavant occupé par Sully, avec des belles peintures et des dorures. J’aimais aussi fréquenter les salons littéraires.

La construction du convent des Capucins

A Parthenay nous avons commandé la construction du convent des Capucins (les lieux sont occupés aujourd’hui par le collège du Marchioux). Notre beau château se trouve à La Meilleraye, sur la commune de Beaulieu-sous-Parthenay.

Je serai veuve un an plus tard, à 44 ans. Je resterai vivre à Paris dans un hôtel particulier.

Les gazetiers (journalistes de mon époque) comme Tallemant m’ont décrite comme étant « jolie » et que je « chantais bien », mais aussi « coquette, badine et follette ».  Saint-Simon a dit que j’avais « beaucoup d’esprit » (bon, d’accord, c’était mon neveu !). Et on a beaucoup raconté à mon sujet, pas toujours des mots gentils et on m’attribue une aventure avec le cardinal de Retz, même avec Richelieu…

Je décède à Paris le 14 mai 1710. Mon corps est enterré dans l’église des Célestins à Paris, alors que mon cœur est retourné à Brissac.

Ce tableau est peint à l’huile sur une toile et possède un cadre en bois sculpté doré à la feuille d’or.

Il mesure 81 cm de haut et 66 cm de large.

Il s’agit d’un portrait d’apparat. Le peintre m’a représentée en buste sur un fond uni, foncé aussi par le temps. J’ai le teint clair, les cheveux châtains avec des reflets auburn, les yeux de couleur noisette et j’ai une petite bouche rouge et charnue.

Je suis habillée selon mon rang, et ma coiffure est ornée d’un arceau de perles peu commun. Ma robe noire est rehaussée de fourrure d’hermine et agrémentée de plusieurs rangs de perles ainsi que d’une croix faite de pierres précieuses. Je porte des boucles d’oreille en forme de larme ou de poire, un collier de perles autour du cou et deux bracelets en diamants à chaque bras. Mes mains fines ne portent pas de bagues et je tiens un éventail à ma main gauche.

Une couronne, symbole de mon duché

Une couronne, symbole de mon duché, est posée sur un petit meuble à ma droite.

Et afin de ne pas perdre mon souvenir, j’ai fait inscrire mon nom en haut du tableau.

Comme je suis déjà duchesse mais que je suis habillée en noir, peut être que le tableau a été peint après mon veuvage en 1664.

Le musée de Parthenay m’a donné le numéro d'inventaire 2009.1.1. qui correspond à un achat réalisé sur le marché de l’art à Paris en 2009 grâce à l’aide financière de l’Etat.

Plusieurs artistes m’ont peinte, comme Pierre Mignard ou Juste d’Egmont.

Le tableau a été restauré car le vernis avait beaucoup noirci, mais à cette occasion aucune signature n’a été mise en évidence.

Sur le plan stylistique, l’œuvre ressemble beaucoup aux autres portraits de femmes de la noblesse ou dames du royaume, assez stéréotypés et peu psychologiques, conservés dans les collections publiques et datant de la première moitié du 17e siècle : des portraits au visage plutôt rond encadré de boucles, peu marqués aux épaules, la gorge dégagée, portant un collier de perles.

L’auteur de ce portrait doit se trouver dans l’entourage des Beaubrun, Simon Vouet, Mignard ou de Simon Renard de Saint-André.

L’hypothèse retenue aujourd’hui est que ce tableau aurait été peint par les frères Beaubrun, mais on ne le saura peut-être jamais.

Retrouvez à l'accueil du musée :

  • un article consacré à cette oeuvre dans le catalogue "Aperçu des collections"