2e étage - Salle Jouneau

Prosper Jouneau (1852-1921)

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La faïencerie d'art de Parthenay - 1ère époque avec Prosper Jouneau (1882-1892)

Prosper Jouneau naît en 1852 à Parthenay et meurt en 1921 à Montpellier.

Dès l’enfance, il montre de réelles aptitudes pour la sculpture et le modelage. C’est probablement pourquoi ses parents lui offrirent la possibilité, au prix de lourds sacrifices, de s’orienter vers une carrière artistique.

Elève de l’Ecole des Beaux-Arts de Poitiers, Prosper Jouneau y expose dès 1867 et obtient en 1869, à 17 ans, sa première médaille.

Trois ans plus tard, il est admis à l’Ecole nationale des Beaux-Arts de Paris. Il y travaille assidûment pendant six ans, dans l’atelier du sculpteur Dumont.

En 1878, à l’occasion d’une visite à l’Exposition universelle, il découvre la céramique présentée au palais du Trocadéro. Dès lors, il ne rêve plus que de soumettre son art de modeleur aux caprices du feu.

Il suit alors assidûment les cours de chimie industrielle dispensés par Alphonse Salvétat à la Manufacture nationale de Sèvres.

Une faïencerie à Parthenay

Profitant d’une commande pour la Préfecture de Niort et souhaitant se rapprocher de sa mère, Prosper Jouneau quitte alors Paris et s’installe à Parthenay pour créer son entreprise. Il est certainement aidé dans son projet par quelques bourgeois aisés, amis des arts, mais surtout par un retraité de la Marine, le capitaine de frégate Henri Amirault.  
Henri Amirault apporte à l’entreprise une contribution financière et Prosper Jouneau, son savoir-faire. La faïencerie est construite non loin de la gare en 1883. 

Artiste créatif

Prosper Jouneau s’applique à réaliser des pièces originales ; le moule initial pouvant servir à la création de plusieurs objets mais les changements de couleurs et de motifs décoratifs en faisant des œuvres uniques. Il s’inspire des formes de la Renaissance, et plus particulièrement des faïences dites de « Saint-Porchaire ».

Dès l’ouverture de la faïencerie, en 1882, Prosper Jouneau participe à plusieurs foires-expositions, salons et expositions universelles, où il est récompensé par de nombreux prix et médailles.

En 1889, il remporte à l’Exposition universelle de Paris la plus haute récompense, la médaille d’or et les félicitations du jury pour un reliquaire. Il exécute aussi un plafond en faïence de grandes dimensions, de style Renaissance, destiné à être montré à cette même manifestation. Par le biais du deux-sévrien Antonin Proust, ancien ministre des Arts, l’Etat s’engage à l’acquérir. Sa présentation sera un succès, suscitant l’enthousiasme aussi bien des hommes politiques que de la presse ou des simples visiteurs.

Fin de l'association

Malheureusement, l’Etat n’honorera pas sa promesse, ce qui contribura à l’aggravation des problèmes financiers de la faïencerie et mettra fin à son association avec Henri Amirault.

La société est dissoute en 1891. Prosper Jouneau, endetté envers Henri Amirault, lui abandonne « tous les modèles... les procédés de fabrication... tous les secrets professionnels » pour la fabrication des faïences de Parthenay. En outre, clause de non-concurrence classique, il lui est interdit de fabriquer des faïences dans le département des Deux-Sèvres et dans les départements limitrophes.

Son mariage en 1893 avec la fille d’un propriétaire aisé de la région, lui permet d’installer ses fours chez lui et de poursuivre malgré tout sa production, en faisant de nouveaux choix artistiques. 

En artiste accompli, Prosper Jouneau est le premier directeur de « l’Ecole de dessin et de modelage appliquées à l’Industrie et aux Arts décoratifs » de Parthenay entre 1887 et 1902.

Malgré ses succès, Prosper Jouneau doit renoncer à sa production de faïences et accepte en 1902 un poste d’enseignant à l’Ecole régionale des Beaux-Arts de Montpellier. Il quitte alors Parthenay.

Jouneau signe quelques fois en toutes lettres et l’ensemble de ses œuvres porte un monogramme souvent placé sous les vases, accompagné de l’année de production. Les monogrammes sont variés mais toujours composés de ses initiales «JP».

Retrouvez à l'accueil du musée :

  • le catalogue d'exposition "Prosper Jouneau",
  • des broches aux décors inspirés des faïences,
  • des gravures illustrant une faïence de Prosper Jouneau,
  • un article sur la production de faïences et porcelaines de Prosper Jouneau dans le catalogue 'Aperçu des collections",
  • des cartes postales et carnets reprenant les visuels des faïences.