La Belle Fille de Parthenay

« La Belle Fille de Parthenay » a fait les beaux jours de Parthenay au XXème siècle. Après la Seconde guerre mondiale elle faisait la une des affiches touristiques, puis dans les années 1970 elle était peinte sur un panneau de fer et vêtue de sa coiffe, accueillant avec le sourire les touristes venant de Niort. Découvrez régulièrement des dossiers thématiques sur nos collections et l'histoire locale.

La belle fille de Parthenay

« La Belle Fille de Parthenay » a fait les beaux jours de Parthenay au XXème siècle. Après la Seconde guerre mondiale elle faisait la une des affiches touristiques, puis dans les années 1970 elle était peinte sur un panneau de fer et vêtue de sa coiffe, accueillant avec le sourire les touristes venant de Niort.

En fait, c’est surtout au début de ce même siècle qu’elle s’est fait connaître à travers la chanson « A Parthenay, il y avait ». Elle était chantée dans de nombreuses écoles à travers la France.

Une longue maturation

Cette chanson n’est que le fruit d’une longue maturation attachée au temps. Les paroles pourraient remonter au XVIe siècle, et plusieurs variantes ont été publiées à plusieurs reprises aux XVIIe et XVIIIe siècles. Au XIXe siècle, vers 1852, le texte connu aujourd’hui est attribué au chansonnier Louis-Adolphe Turpin de Sansay (1832-1891) et au musicien Auguste de Villebichot (1827-1898).

Toutefois, on ignore qui a écrit la première chanson, et plus encore, quel homme s’est suffisamment trouvé épris d’une parthenaisienne pour en faire un succès… et surtout s’il s’agit de Parthenay en Gâtine ou d’un village de la région parisienne !

Jusqu'au Québec

En 1905, on trouve mention de cette chanson au Québec. Elle avait quitté les chaudes ambiances des cafés-concerts parisiens pour franchir l’Atlantique et se faire fredonner avec un accent qui fleure bon le français d’un autre âge. La bibliothèque nationale du Canada et celle du Québec conservent chacune un enregistrement de cette chanson d’une durée de deux minutes trente. La plus ancienne est chantée par Alexandre Desmarteaux, né à Montréal en 1890. L’enregistrement se fit en 1921 et fut édité à New York par la Columbia. Alex J. Bédard enregistre à son tour cette même chanson en 1925 dans les studios de la Starr Compagny of Canada.

Le texte de cette chanson a été donc publié en France, mais aussi au Canada, en Belgique et en Suisse dans plusieurs recueils de chansons.

Une chanson très prisée

Pour le parthenaisien d’aujourd’hui, on peut raisonnablement se demander ce qui pouvait bien faire que cette chanson soit si prisée au début du XXème siècle ! Si l’air est entraînant, les paroles ne sont pas en reste puisque l’amour et de doux baisers y sont largement invités. On peut proposer, suivant les chercheurs, que « ce texte traduit, sans doute possible, un changement d’état : le passage par le baiser de l’état de jeune fille à celui de femme ».

L’impact de cette chanson est plus insidieux que l’on peut le penser. C’est ainsi qu’à l’occasion de la préparation de l’exposition sur les peintres de Parthenay né avant 1900, l’équipe du musée avait constaté que de nombreux artistes, nés bien loin de la Gâtine, étaient venus chercher femme à Parthenay. Il y a de fortes chances qu’étant enfant, ils aient été amenés à chanter cette chanson. Consciemment ou inconsciemment, ils sont venus voir quelles beautés se cachaient donc dans cette ville pour qu’on en fasse une chanson !

Une "belle fille" parmi les jeunes femmes de la ville

A Parthenay, pendant les fêtes de Charité était élue une Belle fille parmi les jeunes femmes de la ville. Jusqu’aux années 1980, pendant la Foire des Cendres, la Belle Fille était installée sur un char et accompagnée d’autres jeunes filles elle défilait dans les rues de la ville lors de la cavalcade.

De nombreuses photographies conservées dans les collections du musée en témoignent depuis le début du siècle, ainsi que des cartes postales datées de la foire de 1906.

A écouter :

A chanter :

À Parthenay il y avait

Une tant belle fille,

Elle était belle, elle ô savait

L’aimait bé qu’on l’i dis’,

Voyez-vous !

J’aime lon la, lon la dirette

J’aime lon la, lon la derira.

 

Un jour son galant vint la voir,

Un baiser voulut prendre.

Prenez-en un, prenez-en deux

Passez-en votre envie,

Voyez-vous !

J’aime lon la, lon la dirette

J’aime lon la, lon la derira.

 

Et quand vous m’aurez ben bisée

N’allez pas leur z’y dire,

Car si mon père il ô savait

Il m’en coût’rait la vie,

Voyez -vous !

J’aime lon la, lon la dirette

J’aime lon la, lon la derira.

 

Quand à ma mère elle ô sait bé

Mais ell’ ne fait qu’en rire.

Ell’ se souvient de c’qu’a faisait,

Voyez -vous ! J’aime lon la, lon la dirette

J’aime lon la, lon la derira.

 

Cette présentation doit beaucoup aux travaux de recherche d’Albéric Verdon et de Marlène Belly.