DevineTonMusée : buste phrénologique

La phrénologie est une théorie selon laquelle les bosses du crâne d'un être humain reflètent son caractère. DevineTonMusée : Découvrez le nom et la présentation d'objets présents dans nos collections ou temporairement dans nos expositions.

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L'objet curieux qui vous a posé questions sur les réseaux sociaux était un buste phrénologique.

La phrénologie est une théorie selon laquelle les bosses du crâne d'un être humain reflètent son caractère.

On parle bien de la « bosse des maths », en référence à la théorie des reliefs du crâne, preuve que l’idée est encore bien ancrée dans l’imaginaire collectif. Chaque prédisposition donnerait lieu à une proéminence osseuse ou « bosse » et l’absence entrainerait un creux… Ces idées ont eu leur heure de gloire chez les criminologues du XIXe siècle ainsi que dans la littérature :

Honoré de Balzac écrit en 1835 dans son roman « Le père Goriot » avec de nombreuses descriptions sur la psychologie des personnages :

“Son front, plein de rides transversales, ne manquait pas de protubérances significatives…”. Balzac, comme de nombreux policiers de l’époque, croyait qu’il existait un lien entre traits physiques et traits de caractère.

Le fondateur de cette théorie est le médecin allemand Franz Joseph Gall (1758-1828) spécialisé sur le cerveau en 1796. Ses études le mènent à affirmer à partir de diverses observations que la morphologie du crâne refléterait certains traits de caractère. Le lien direct qu'il y aurait entre facultés mentales, anatomie cérébrale et morphologie du crâne pose les fondements d'une discipline qu'il baptisa « crânioscopie »… C’est l’un de ses disciples qui va la rebaptiser en 1810 en phrénologie (des mots grecs esprit et connaissance).

Le buste est représenté par le crâne nu avec des traits portés des sourcils à la base, pour localiser les zones cérébrales, les 26 zones de prédisposition, parmi lesquelles l’amour conjugal, le meurtre, l’espoir, l’appétit, la méchanceté, les langues, la musique, la mémoire… En 1831 c’est la création de la société de phrénologie par le médecin François Broussais au moment où la théorie de Gall trouve des adeptes à l’Ecole de Paris. Une notice explicative accompagne le buste en plâtre présenté ici, où 35 zones sont identifiées et décrites sur des petits papiers collés sur le crâne. Il a été fabriqué à Londres en 1893, mais pour un public français car le texte est en français.

Il existe plusieurs modèles de buste phrénologique, réalisés en plâtre ou en porcelaine, avec des traits, des chiffres ou des inscriptions apportées dessus. On retrouve ce type d’objet chez les médecins, mais aussi dans les cabinets de curiosités.

Cette théorie, même si elle n’est plus d’actualité, a ouvert la voie aux travaux sur les liens entre aires du cerveau et facultés mentales et la localisation cérébrale, par exemple, du langage articulé.

 

Les versions plus récentes de la tête phrénologique se font en couleur : en jaune les sens perceptifs (de la faculté d'observation au langage) ; en blanc, ceux de la pensée (mémoire, sens de la combinaison, critique) ; en rose, les sens moraux (bienveillance, croyance en l'autorité, espoir, croyance) ; en bleu, les sens artistiques (construction, imitation, contraste, idéal et sens de la beauté naturelle) ; en vert, les instincts dominants (pouvoir de concentration, assurance, vanité, prudence, calme, fermeté, méticulosité) ; en gris, ceux de conservation (lutte, action, nourriture, dissimulation, acquisition) ; en brun, les instincts de sociabilité (pulsion sexuelle, amour des enfants, amour de la patrie et de la famille). D’après Max von Kreusch, en 1921.