DevineTonMusée : paire de mouchettes

Cet objet, plutôt raffiné, était destiné à éteindre et tailler la mèche brûlée des chandelles et accompagne souvent les flambeaux ou chandeliers. DevineTonMusée : Découvrez le nom et la présentation d'objets présents dans nos collections ou temporairement dans nos expositions.

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L'objet curieux qui vous a posé questions sur les réseaux sociaux était une paire de mouchettes.

Il s’agit d’une ancienne paire de ciseaux mouchettes en métal argenté.

Cet objet, plutôt raffiné, était destiné à éteindre et tailler la mèche brûlée des chandelles et accompagne souvent les flambeaux ou chandeliers. Parfois les mouchettes sont associées à un plateau rectangulaire et qu’on appelle des porte-mouchettes.

Une paire de mouchettes est un genre de ciseaux en métal, pourvue sur l’une des lames d'un petit réceptacle de forme rectangulaire ou chantournée et l’autre une petite plaque qui vient s’encastrer dans la cavité. Cette cavité était destinée à recueillir la partie coupée et carbonisée de la mèche de la chandelle et l’enfermer dans cette chambre ainsi créée, mais aussi pour empêcher la suie de couler lorsqu’on ferme les ciseaux.

Souvent les mouchettes sont montées sur trois petits pieds rapportés, qui se finissent en forme de boule. La pointe des mouchettes servait, quant à elle, à creuser le suif, pour en faire émerger la mèche.

Le mot « mouchettes » est attesté depuis le XVe siècle et provient du verbe « moucher » et l’action qui en découle est « moucher une chandelle ».

Attention : les bougies ne sont pas mouchées, uniquement des chandelles. 

Pourquoi mouchait-on les chandelles ?

La chandelle est l’ancêtre de la bougie, son usage remonte au moins au début du IIIe millénaire avant J.C. Elle est composée d’une mèche, qui est au Moyen Age en chanvre et plus tard en coton, le tout moulé dans du suif (de la graisse animale, généralement de porc et plus rarement de bœuf ou de mouton). Cette matière pâteuse était mélangée à de la farine pour mieux être travaillée. Une fois moulée, la chandelle séchait à l’air libre et durcissait.

L’odeur du suif est désagréable car il génère une épaisse fumée noire, malodorante et nocive pour la santé. En revanche, une fois la chandelle allumée, une belle lumière claire illuminait la pièce, mais la flamme, après quelques temps, devenait de moins en moins intense et la mèche, fuligineuse (noirâtre et souillée de suie), fumait abondamment.

Le suif fondait souvent plus vite que la mèche ne se consumait et non raccourcie, la mèche se carbonisait et la flamme s’éteignait. Pour que la flamme reprenne de l’intensité et que le suif ne coule pas, il fallait enlever le bout de la chandelle. Cette action devait se renouveler toutes les vingt minutes.

D’où l’expression de « moucher les chandelles » !

Les mouchettes ont été réalisées en acier, en fer forgé, en laiton, en étain, en cuivre, en bronze argenté ou non, en métal argenté et les plus raffinées sont en argent. Elles peuvent être décorées en divers endroits, comme sur le bouton de l’axe d’ouverture des lames ou sur le réceptacle.

Pour bien faire les choses, les chandelles étaient éteintes avec un éteignoir, sorte de petit cône creux muni ou non d’un manche, qui venait se poser directement sur la flamme et recouvrait les premiers centimètres de la chandelle. Souffler dessus revenait souvent à accroître l’émission de fumée.

Ces instruments sont tombés en désuétude en même temps que la disparition de ce mode d'éclairage.

Quant au mot « bougie », il n'est apparu dans la langue française qu'au XIVe siècle. Depuis le Moyen Age elles étaient aussi appelées "cierges en cire d'abeille" et, plus chères, elles étaient réservées aux aristocrates, aux bourgeois aisés et au clergé.

Les objets du musée

Le musée d’art et d’histoire de Parthenay possède quatre exemplaires de mouchettes, toutes différentes, qui proviennent de l’ancienne collection de Georges Turpin, le collectionneur à l’origine de la création de notre musée.

Quelques expressions

Et pour finir, voici quelques expressions, qui feront mouche ! 

  • Sachez que, au sens figuré, « moucher la chandelle », c’est remplir des fonctions de subalterne.
  • « Faire des économies de bouts de chandelles », c'est faire des économies dérisoires.
  • « Moucher sa chandelle comme le diable mouche sa mère », c'est éteindre la chandelle en coupant la mèche trop bas.
  •  « Moucher une chandelle à 25 pas », ce n’est plus d’actualité, mais c’est tirer de manière très habile au pistolet.