DevineTonMusée : pot à pharmacie

Que trouvait-on donc dans un pot à pharmacie noté « SYEVX DECREVISSE » ?
Découvrez le nom et la présentation d'objets présents dans nos collections ou temporairement dans nos expositions.

Pot à pharmacie 

Les apothicaires utilsent des récipients pour assurer la conservation des plantes et onguents qu’ils fabriquent. Il faut qu’ils soient hygiéniques, stables et étanches. Le bois et la pierre sont vite remplacés par les vases en terre vernissée puis en faïence venus d’Orient. Plusieurs ateliers produisent alors des formes spécialisées dès le Moyen Age. Le modèle traditionnel est l’albarelle, venu d’Italie, pot de forme cylindrique, légèrement galbé, ainsi que les pots à canon et les chevrettes.

Ces pots étaient placés dans des pièces réservées, sur des étagères en bois. Très souvent ils possèdent une inscription qui permet l’identification du contenu, soit des simples, soit des préparations.

Au XIXe siècle la majorité des vases sera faite en porcelaine et les bocaux en verre seront aussi très appréciés par leur transparence, à l’exemple de la pharmacie d’Eugène Cordier.

L’exemplaire ici présenté est en faïence stannifère à décor de grand feu polychrome. Sur la panse se trouve l’inscription : « SYEVX DECREVISSE » écrite au manganèse.

Il s’agit d’un remède. Il ne s’agit pas des yeux d’écrevisses mais de petites concrétions rondes qui se développent dans l’estomac des écrevisses et qui y ressemblent. Lavées et réduites en poudre, ces concrétions sont préparées avec du sucre et de la gomme de fleur d’oranger. Ce trochisque (remède à faire fondre dans la bouche) passait pour adoucir les aigreurs d’estomac et pour aider à uriner.

Cette pièce proviendrait de la faïencerie de Rigné, active à la fin du XVIIIe siècle et située près de Thouars.